06/06/2019. Journée d’études. Córdoba, mai 69, début d’une lutte prolongée. Cinquantième anniversaire du Cordobazo


 

Journée d’études
Córdoba, mai 69, début d’une lutte prolongée
Cinquantième anniversaire du Cordobazo

Jeudi 6 juin 2019, 9h-18h
IHEAL | Institut des Hautes Etudes de l’Amérique Latine

28, rue Saint Guillaume – 75007 Paris

 

Journée co-organisée par l’IHEAL-CREDA, l’École polytechnique, le LER (Université Paris 8), le CRLA-Archivos (Université de Poitiers) et l’Institut des Amériques, dans le cadre de l’édition 2019 de la Semaine de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Comité d’organisation et scientifique :
Olivier Compagnon, IHEAL-CREDA Université Sorbonne Nouvelle
Antonio Ramos Ramírez, LER, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
Jean Baptiste Thomas, Ecole polytechnique, CRLA-Archivos, Université de Poitiers

Contact : cordobazo50ansparis@gmail.com

 

Si en mars 1968, « la France s’ennuie », c’est loin d’être le cas de l’Argentine à la même époque : elle est alors dirigée d’une main de fer par un général qui est arrivé au pouvoir en 1966. Pour le dictateur Juan Carlos Onganía son régime réactionnaire, catholique ultramontain, anticommuniste et très libéral, sur le plan économique, est appelé à tenir les rênes du pays pour de nombreuses années.
Mais le 29 mai 1969 à Córdoba, la seconde ville du pays et capitale industrielle de l’hinterland argentin, c’est sans crier gare - apparemment, en tous cas, comme en France, un an plus tôt - qu’ouvrier.es et étudiant.es descendent dans les rues pour exprimer leur ras-le-bol contre le régime militaire et ses réformes économiques. L’événement, qui passera à l’histoire comme « premier Cordobazo », est une véritable insurrection et elle sera violemment réprimée par la dictature. Le régime militaire, cependant, ne se remettra pas. Onganía est contraint de faire un pas de côté, bientôt remplacé par un autre général, et militaires et patronat organisent, par la suite, la transition politique de façon à ramener Juan Domingo Perón en Argentine. Et avec lui, l’ordre.
A l’instar des événements de 68 le Cordobazo partage avec le « Mai français » un côté inaugural, et quand bien même ses racines sont beaucoup plus profondes ; une spécificité générationnelle, et quand bien même c’est avant tout la grève et la participation ouvrière qui lui donnent son contenu disruptif ; une caractéristique en termes de renouvellement culturel et de pensée critique, et quand bien même ces outils servent à passer au crible l’ordre établi et la société en général mais également l’ensemble des structures existantes, universitaires et usinières.
Comme le « Mai français », le Cordobazo coïncide également avec le lancement d’une « lutte prolongée ». Le cycle d’affrontement politique et social initié par le Cordobazo ne prendra fin qu’avec la défaite du monde du travail et des classes subalternes et la victoire des militaires et de leurs tuteurs, lors le coup d’état du 24 mars 1976.
Cette Journée d’Etudes se propose d’analyser ces multiples aspects du Cordobazo, à la fois en tant qu’événement mais également dans la longue durée, dans sa singularité, provinciale ou nationale, mais aussi d’un point de vue comparatiste, en lien avec « les années 1968 » à échelle mondiale.

 


 

Programme

 

09h30-10h00 Accueil

10h00-10h30, Présentation
Olivier COMPAGNON, IHEAL-CREDA, Université Sorbonne Nouvelle, Antonio RAMOS RAMÍREZ, Université Paris 8, LER et Jean Baptiste THOMAS, Ecole polytechnique, CRLA- Archivos (Université de Poitiers)

10h30-11h30 Table 1

  • Carlos QUENAN, IHEAL-CREDA, Université Sorbonne Nouvelle
    El contexto económico del Cordobazo
  • Carlos Miguel HERRERA, Université de Cergy Pontoise, CPJP
    Le tournant de la gauche argentine après le Cordobazo : ruptures et impasses (1969-1973)

11h30-12h Débat
Discutant, David COPELLO, Université Paris 13, chercheur associé au CEVIPOF (Sciences Po)

12h-14h Déjeuner

14h-15h15 Table 2

  • Gabriel PERIES, Institut Mines Telecom (IMT-BS), LinX (Ecole polytechnique)
    Le Cordobazo : une révolution dans la Revolución argentina et ses répercussions dans le champ civilo-militaire argentin (1969-1972)
  • Jean Baptiste THOMAS, Ecole polytechnique, CRLA-Archivos (Université de Poitiers)
    Synesthésies révolutionnaires et quincaillerie émeutière : Paris, Turin, Córdoba, 1968-1969
  • Camillo ROBERTINI, Instituto de Investigaciones “Gino Germani”, CONICET, Agustín SANTELLA, Instituto de Investigaciones “Gino Germani”, CONICET et Rodolfo LAUFER, Instituto de Historia Argentina y Americana “Dr. Emilio Ravignani”, CONICET-UBA
    Conflicto y desmovilización en la Argentina del Cordobazo. Un análisis comparativo de FIAT Córdoba y FIAT Palomar Buenos Aires, 1969-1972

15h15-15h45 Débat
Discutante, Lucie HEMEURY, IHEAL-CREDA, Université Sorbonne Nouvelle

Pause café 15h45-16h15

16h15-17h Table 3

  • Antonio RAMOS RAMÍREZ, Université Paris 8, LER
    Mirar al interior : una cartografía de los -azos
  • Baptiste GILLIER, chercheur associé - EHESS
    D’une décennie à l’autre : le Cordobazo en porte-à-faux
  • Kostoula KALOUDI, Université du Péloponnèse
    Cordobazo 1969 - Révolte de l’Ecole polytechnique 1973 : le début d’un cinéma politique en Argentine et en Grèce.

17h-17h30 Débat
Discutante, Lucía BELLORO, IHEAL-CREDA, Université Sorbonne Nouvelle

17h30 Clôture de la JE – Pot de clôture