2017-2018. Séminaire. Mémoires et Histoires du Temps Présent en Amérique Latine et Espagne


SÉMINAIRE
« MÉMOIRE ET HISTOIRE EN AMÉRIQUE LATINE ET ESPAGNE. DU CONTEMPORAIN AU TEMPS PRESENT »

2017-2018

IHTP (CNRS)- UNIVERSITÉ PARIS 8/EHESS

 

 

Contacts :

canal(at)ehess.fr
enrique.fernandez(at)yahoo.fr
frederique.langue(at)cnrs.fr
realiml(at)hotmail.com

pthib(at)wanadoo.fr

 

Le séminaire aura lieu le 2e mercredi du mois de 17 h à 19 h (EHESS, salle A04_47, 54 bd Raspail 75006 Paris), du 8 novembre 2017 au 23 mai 2018 (le 4e mercredi du mois pour cette dernière séance).

 

La tension entre mémoires(s) et histoire(s), que certains d’entre nous ont abordée aussi bien dans leurs travaux qu’au cours de précédents séminaires, ne peut être dissocié de récents usages publics et politiques du passé. La mémoire, marqueur des sociétés démocratiques, est devenue un terme galvaudé. Reconsidérant les principaux concepts à l’œuvre afin d’appréhender le contemporain ainsi qu’un temps présent hanté par un passé tragique, épistémologiquement dépendant d’un témoignage érigé par ailleurs en exigence morale et sociale, ce séminaire à plusieurs voix s’intéressera à l’écriture de ce passé proche. Nous aborderons les modalités d’instrumentalisation du passé, de la reconfiguration des mythes fondateurs, ainsi que les « politiques publiques de l’histoire » qui tendent à s’imposer en faisant intervenir des acteurs et des médiations autres que l’historien professionnel (Espagne, Equateur, Venezuela, Mexique). Le contexte de ce retour du passé est par ailleurs et très fréquemment celui de violences extrêmes, en d’autres termes de paroxysmes. La quête d’identités collectives procèderait en ce sens d’un traumatisme fondateur.

 

Dépassant les frontières, le séminaire requalifiera par conséquent la notion d’échelle, particulièrement pertinente dans des mondes ibériques en proie au retour d’un passé tragique (guerres civiles, dictatures) et à la mémoire d’événements suscitant des divisions au sein même de sociétés contemporaines portées par une exigence de justice et de réparation (Espagne, pays du Cône sud) et, dans tous les cas, de reconstruction de la démocratie (individus, sociétés, nations, organismes supranationaux). Il reconsidérera l’influence sur cette écriture de l’histoire des mouvements d’idées et pratiques politiques telles que l’historiographie spécialisée les a revisités en liaison avec des problématiques actuelles (nationalismes, populismes, révolutions). Il se penchera également sur certaines sources que les humanités numériques ont rendu accessibles y compris dans le domaine de l’histoire visuelle, alors même que d’autres archives de ce présent non révolu, pour des raisons politiques/idéologiques, se ferment aux historiens. Enfin, il s’attachera au rôle et au statut des sensibilités et aux émotions dans cette histoire culturelle et politique du contemporain. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux régimes émotionnels qui se mettent en place parallèlement aux régimes d’historicité, dans la prise en compte de ce récit par définition inachevé, marqué du sceau de l’incertitude et non exempt d’une subjectivité désormais partagée.

 

PROGRAMME 2017-2018

  • 8 novembre : Pascale Thibaudeau (Université Paris 8), « Danse, histoire et mémoire dans le cinéma de Carlos Saura »

  • 22 novembre : séance exceptionnelle avec Javier Moscoso (CCHS-CSIC), « Historia política de las pasiones », salle A4-47
  • 13 décembre : Carlos Espinosa Fernández de Córdoba (USFQ, Equateur), « La memoria de Gabriel García Moreno en América Latina y Europa 1875-1940 »
  • 10 janvier 2018 : Jean-Baptiste Thomas (MCF Université de Poitiers, CRLA-Archivos), « L’histoire est un champ de bataille ». Mémoires et récits des combats des années 1970 en Argentine.

  • 14 février : Manuelle Peloille (Université d’Angers), « L’extrême-droite en Espagne. Permanences et capillarités »
  • 14 mars : Angel Rafael Lombardi Boscan (LUZ/Universidad del Zulia, Venezuela), "¿La rebelión de los historiadores ?"
  • 4 avril 2018 : séance exceptionnelle, avec Eugenia Allier Montaño (UNAM, México), "L’histoire du temps présent au Mexique et le mouvement de 1968".
    NB : cette séance aura lieu à l’IHTP (59-61 rue Pouchet, 75017 Paris), de 14h à 16h30, en salle de conférence.
  • 11 avril : Cristina Climaco (Université Paris 8), « La mémoire oubliée de la résistance républicaine à la dictature militaire et à l’Estado Novo »
  • 23 mai : Nathalie Jammet (Université Paris Ouest Nanterre), « Radiographie de l’exil chilien en France d’après les archives administratives de l’OFPRA »
  • 13 juin : Journée d’études annuelle doctorants-mastérants