29/06/2023. Conférence et vernissage. Travailleurs portugais et espagnols dans le IIIº Reich (1940-1945)


Le Consulat général du Portugal à l’honneur de vous inviter à l’inauguration de l’exposition
Travailleurs portugais et espagnols dans le IIIº Reich (1940-1945)
(Projet Forced – LER, IHC, ISOR, Arolson Archives, APH et Fondation Solidaritat/Eurom – Programme européen Europe for Citizens)

En présence de Cristina Climaco et Cláudia Ninhos

29 juin 2023 à 18h30
Salle Eça de Queirós du Consulat général du Portugal à Paris
(6 Rue Georges Berger, 75017 Paris)

 

 

L’Holocauste et les horreurs de la Seconde Guerre mondiale sont aujourd’hui des événements majeurs de la mémoire européenne. L’un des aspects le moins connu de ce conflit est la question du travail forcé. Les victimes portugaises et espagnoles ont été négligées en raison de la neutralité de leurs pays et de l’idée généralisée que les deux peuples ont été épargnés par la guerre. Cette exposition leur rend hommage.
Dès 1940, l’effort de guerre allemand exige l’emploi d’une main d’œuvre nombreuse. Des millions de personnes sont contraintes à travailler pour l’économie allemande, notamment dans des usines de guerre, dans le Reich ou dans les pays occupés. Le début de l’offensive à l’Est fait augmenter les besoins de main d’œuvre. En France, le recrutement de travailleurs pour l’Allemagne débute dès l’armistice de juin 1940 et réabsorbant un chômage assez élevé, en particulier chez les émigrés. En Espagne, Franco passe en 1941 un accord avec le Reich permettant le recrutement de main d’œuvre.
Le gouvernement de Vichy, cédant à la pression allemande, met place la Relève, puis le STO, et n’hésitera pas à employer la coercition pour contraindre au départ. Lorsque le nombre de travailleurs est insuffisant, les contingents sont complétés par des rafles, et des ponctions dans les GTE et dans les Chantiers de Jeunesse et même de l’Organisation Todt. Parmi ces travailleurs, des Portugais et des Espagnols, immigrés économiques et réfugiés de la guerre civile, qui sont pris dans la tourmente de la guerre malgré la neutralité de l’Espagne et du Portugal. Face à la violence des départs, la diplomatie portugaise cherche à protéger ses ressortissants. Tandis que l’Espagne exclue de sa protection les exilés républicains, qui de ce fait se retrouvent dans une situation de grande fragilité, et seront nombreux à être versés de force dans l’Organisation Todt.
L’exposition repose sur des histoires de vie de travailleurs portugais et espagnols, immigrés et exilés en France ou recrutés en Espagne. Elle retrace les voies qui conduisent ces étrangers au travail dans le Reich, les contraintes du séjour, le quotidien en pays ennemi, le rapatriement… et témoigne de leur impuissance face à l’arbitraire de Vichy et à la violence du régime nazi.

Cláudia Ninhos et Cristina Clímaco sont membres de l’équipe du projet de recherche FORCED (Portuguese and Spanish Forced Labourers under National Socialism : History, Memory and Citizenship).
En 2021, elles ont publié avec Fernando Rosas, António Carvalho et Ansgar Schaefer, Os Portugueses no sistema concentracionário do III Reich, Lisboa, Imprensa Nacional Casa da Moeda.
Cláudia Ninhos est chercheuse à l’Institut d’Histoire Contemporaine (IHC) de l’Université Nouvelle de Lisbonne. Ses travaux portent sur l’Holocauste, l’accueil des réfugiés au Portugal pendant la Seconde Guerre mondiale et les relations luso-allemandes.
Cristina Clímaco est chercheuse au Laboratoire d’Études Romanes (LER) de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Ses travaux portent sur l’exil et l’émigration des Portugais en France et en Espagne pendant l’entre-deux-guerres, et elle développe actuellement un projet de recherche sur les résistants portugais et d’origine portugaise.