Projet FORCED. Les travailleurs forcés portugais et espagnols sous le national-socialisme : histoire, mémoire et citoyenneté


Le projet Forced Portuguese and Spanish Forced Labourers under National Socialism : History, Memory and Citizenship (2020-2023) est un projet de dissémination de la recherche à forte dimension transnationale, regroupant des universités et des partenaires de la société civile des pays concernés : Portugal, Espagne, France et Allemagne. Il est financé par programme de la Commission européenne : Europe for Citizens, sous-programme : European Remembrance (618026-CITIZ-1-2020-1-PT-CITIZ-REMEM).
FORCED rassemble trois laboratoires de recherche : le Laboratoire d’Etudes Romanes de l’Université Paris 8, l’Institut d’Histoire Contemporaine (IHC) de l’Université Nouvelle de Lisbonne et l’Institut de Recherche en Sociologie de la religion (ISOR) de l’Université Autonome de Barcelone, ainsi que des partenaires non universitaires, qui mènent un travail de récupération et de transmission de la mémoire des victimes portugaises et espagnoles du travail forcé : Fondation Solidarité/ Observatoire européen des mémoires (Espagne), Archives d’Arolsen (Allemagne) et Association des enseignant·e·s d’histoire (Portugal). Piloté par Cristina Climaco (LER), Cláudia Ninhos et Marta Simó (ISOR), le projet a mobilisé une vingtaine de checheur·se·s et collabrateurset collaboratrices.
Au Portugal et en Espagne, malgré la reconnaissance de l’importance de l’enseignement de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste, ces événements sont généralement perçus comme n’ayant aucun lien avec le passé individuel et collectif national. Or, la question du travail forcé en faveur de l’effort de guerre du IIIe Reich (1940-1945) est au cœur de la Seconde Guerre mondiale et constitue un sujet transversal à l’ensemble de l’Europe, y compris de celle des pays neutres. Ainsi, le projet vise à reconstituer des parcours au sein du territoire du IIIe Reich de travailleurs espagnols et portugais afin de rapprocher les sociétés espagnole et portugaise des événements de la Seconde Guerre mondiale, et transmettre la mémoire de ces événements douloureux aux jeunes générations.
Le projet se compose de deux volets dans le cadre d’une Science Avec et Pour la Société. Le premier volet concerne la recherche dans les archives et la divulgation des résultats, il est mené par les chercheurs et chercheuses du projet dans différents centres d’archives en Europe, afin de reconstituer la trajectoire des victimes du travail forcé (France, Allemagne, Autriche, Espagne, Portugal). Le second est piloté par les associations partenaires ayant une solide expérience de médiation de l’histoire auprès des établissements scolaires et d’un public généraliste, en collaboration avec les universitaires.
En Espagne et au Portugal, une attention particulière a été portée à la production de ressources pédagogiques et à la formation des enseignant·e·s d’histoire. Cette dernière activité a renforcé la dimension internationale du projet, en y associant les mémoriaux de Bergen Belsen et Buchenwald, ainsi que d’autres universités européennes. En France, la table ronde sur « Mémoire douloureuse et citoyenneté », qui s’est tenue à l’université de Paris 8, a réuni d’importants responsables politiques tels que Augusto Santos Silva, président de l’Assemblée de la République au Portugal ou Fernando Martínez López, secrétaire d’Etat à la mémoire historique en Espagne et des représentants des associations de mémoire. Elle a permis de discuter la question mémorielle liée au travail forcé et à la déportation dans les contextes spécifiques portugais et espagnol. Elle s’est accompagnée de l’exposition « Travailleurs Portugais et Espagnols dans le IIIe Reich (1940-1945) », présentée dans le hall de l’Université Paris 8 (du 24 mars 2023 au 8 avril 2023), puis au Consulat général du Portugal à Paris (du 29 juin 2023 au 5 septembre 2023) et à la Maison de la Recherche de l’Université de Paris 8 (du 12 septembre 2023 au 2 octobre 2023), et programmée à l’Université de Caen (du 4 mars au 15 avril 2024).
Un site web regroupe l’ensemble des activités du projet et met à disposition les ressources pédagogiques, ainsi qu’une base de données des travailleurs ibériques où seront intégrées de nouvelles ressources au fur et à mesure de l’avancement de la recherche sur le travail forcé.